La carte mentale est dans l’air du temps, est-elle pour autant une bonne idée ?
La carte mentale, « mind-map » ou carte heuristique compte parmi ces outils régulièrement proposés à nos jeunes pour apprendre leurs cours, préparer un écrit ou examen. Pour qu’elle constitue une aide judicieuse, il faut, néanmoins, garder en tête quelques principes.
Selon les dires de Tony Buzan, l’un des principaux théoriciens de la carte mentale, « un mind map est un outil graphique de réflexion qui permet de stocker, d’organiser, de hiérarchiser et de retrouver des informations grâce à des images reliées entre elles », (Tony Buzan, Une tête bien faite, Eyrolles, 2020). Concrètement, la carte mentale est un schéma organisé autour d’une idée force – exprimée sous forme de mots ou d’images –, placée au centre de la feuille, à partir de laquelle vont partir différentes flèches, reliant entre eux des mots-clés ou des images hiérarchisées.
Cette structure se calque sur le fonctionnement en arborescence du cerveau et reproduit le système de connexions à la base de notre pensée. La carte mentale est donc bien plus proche de notre mode de réflexion que des fiches linéaires classiques. Ceci en fait un outil de pensée particulièrement efficace, si elle est bien mise en place.
La constitution d’une carte mentale doit être faite après le cours, lorsqu’il existe déjà une certaine maîtrise du sujet. Ce n’est en aucun cas un outil de découverte d’une matière. En effet, il s’agit d’organiser des idées, en différenciant celles qui sont principales ou secondaires et en les reliant entre elles par des liens logiques. Ce travail demande une compréhension et une mémorisation du sujet suffisamment fine.
Par ailleurs, la carte mentale est un support à la mémorisation : elle est à compléter avec une mémorisation complète du cours. N’y sont en effet mentionnés que les mots-clés ou images qui servent à récupérer en mémoire le reste du cours… qui doit donc, au préalable avoir été correctement mémorisé. Attention donc aux élèves qui ont tendance à ne pas prendre les détails d’une leçon et se concentrer uniquement sur les idées principales.
Enfin, comme est le miroir d’une pensée sur un sujet, la carte mentale est personnelle. Elle doit être construite par chaque élève et être le fruit de sa réflexion, compréhension et mémorisation du sujet. Si les mots-clés peuvent être certainement plus communs, les images choisies, les couleurs utilisées n’ont de sens que si elles sont le propre d’un élève qui s’approprie son cours…